MISSION IMPOSSIBLE POUR GERARD SCHROEDER OU ANGELA MERKEL?

 Axel Rückert, spécialiste des négociations difficiles, ami et ex-collègue partner Parisien de McKinsey, qui a publié plusieurs essais et contribué à mon livre 321leaders, m'a fait le plaisir de partager, au cours d'un dîner à la maison, une analyse éclairante de l'histoire des relations Germano-Russes. 

Notre conversation m'a convaincu de l'intérêt de chercher parmi d'anciens chanceliers Allemands - Gérard Schroeder ou Angela Merkel-un médiateur susceptible de contribuer à la démarche de dialogue engagée par le Président Macron avec Vladimir Poutine.

La piste d'une implication de Gérard Schroeder ou d'Angela Merkel, si celle-ci acceptait de sortir d'une retraite bien méritée, ne mériterait-elle pas d'être explorée d'urgence par l'Union Européenne pour ouvrir enfin la voie à une négociation et tenter de stopper la guerre d'Ukraine?

Merci à Axel d'avoir pris le temps de rédiger l'article ci-après, afin de permettre à nos lecteurs de se faire une opinion.

Depuis les années 50, l'Allemagne a toujours eu des relations très particulières avec la Russie, très differentes de celles de la France. En commençant par la "neue Ostpolitik" ( nouvelle politique vis à vis de l'Est) du Chancelier Willy Brandt en 1970 et l'accord commercial avec la Russie de livrer de très grandes quantités de tubes,  l' attitude très conciliante du Président russe, Michel Gorbatchev, lors de la chute du mur en 2009 et, enfin, les interventions d'Angela Merkel lors de la guerre en Georgie et l'annexation par Putin de la Crimée... Sur fond de désaccords, mais convaincu que la Russie faisait partie de l'Europe et qu'il fallait continuer à se parler, les contacts, émanant surtout du parti social-démocrate, le parti du nouveau Chancelier Olaf Scholz, n'ont jamais cessé. 
Compte tenu du revirement total de ce dernier, en faveur d'un réarmement de l'Allemagne, d'une solidarité totale avec les américains et l' OTAN et un retour à la guerre froide, les possibilités de médiation du Chancelier sont désormais très réduites...à moins de ressortir immédiatement Angela Merkel de sa retraite à peine entamée et/ou de faire appel à l'ancien chancelier Gerhard Schröder, tant que, sous la pression, celui-ci n'a pas démissionné de son poste chez Gazprom.

Les deux ont certainement un accès facile à Poutin. Les deux ont eu de nombreuses occasions de négocier avec lui et peuvent juger de son état d'esprit, voire mental. Les deux beneficient dans la mesure du possible de sa "confiance" ou au moins de son respect et se sont abstenus , au moins à ma connaissance, de toute déclaration publique hostile. Et Angela Merkel parle avec Poutin en russe et est une femme...
Sortons donc rapidement ces deux cartes maîtresses...De préférence pas sous les phares des médias, qui ne font qu'augmenter la pression  et limitent les marges de manoeuvre des négociateurs ...
Et pour proposer quoi ? Je commencerais, dans le  respect du droit d'autodétermination des peuples (aussi important que celui de la non-violation des frontières d'un Etat souverain...) par l'organisation d'un référendum dans les deux provinces de l'Est...

Axel Rückert 
dirigeant d'entreprises/essayiste
auteur, entre autres, de "l'Allemand qui parie sur la France" aux éditions Le Bord de L'Eau



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre commentaire. Bonne journée !

Nouveaux articles

Recevez les nouveaux articles par mail :