Peut-on ne pas être d'accord avec un entrepreneur aussi performant et aussi en vue que Xavier Niel?
J'avoue avoir été très surpris du principe de leadership qu'il a défendu récemment dans un article publié par "Action Co": oublier le plus vite possible ses erreurs pour garder son optimisme.
Au risque de paraître "vieux jeu", je préfère me référer à la sagesse de nos ancêtres latinistes: "Errare humanum est, sed diabolicum perseverare".
Le droit à l'erreur est un moteur incontournable de l'agilité stratégique et de l'innovation. En faire un principe est le seul moyen d'encourager les initiatives et de développer l'autonomie de ses collaborateurs. Mais son principal intérêt est de nous donner l'occasion d'apprendre, individuellement et collectivement, des erreurs que nous avons commises.
Il eût été dommage, pour la médecine, qu'Alexander Fleming oublie trop vite l'erreur qu'il avait commise en laissant des moisissures se développer dans ses cultures de staphylocoque...
Le métier de leader étant un art plutôt qu'une science, je vois mal comment progresser sans prendre le temps de réfléchir aux tenants et aux aboutissants des décisions ou des actions dont nous ne sommes pas particulièrement fiers, et sans encourager ses équipiers à les remettre en question.
Je crois en revanche qu'il n'y a aucune raison d'être découragé par ces examens de conscience et qu'il serait délétère d'en faire des actes de contrition. La seule erreur impardonnable pour un leader serait de se priver du bénéfice, pour lui-même et pour ses équipes, de prendre le temps de réfléchir aux enseignements à tirer des expériences vécues...
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